Escarpit définit le document comme : « un objet informationnel visible ou touchable et doué d’une double indépendance par rapport au temps : synchronie et stabilité », si l’écriture a permis de répondre au problème de non synchronie et de non stabilité du produit de la parole, le texte remplit trois fonctions, une fonction iconique, une fonction discursive et une fonction documentaire et donc une stabilisation de l’information. Il note ainsi que « le temps dont l’effet est compensé lors de la constitution du document, doit être ré-introduit sous forme de mouvement pour que l’information soit restituée au destinataire, ce mouvement est celui du balayage (qui) permet de passer d’une juxtaposition multidimensionnelle et synchronique à une succession linéaire et diachronique, productrice d’informations, il permet également d’effectuer l’opération inverse pour la constitution du document » (Escarpit, 1991 : 125) 128. J. Meyriat, lui, approfondit le concept en distinguant dans sa définition du document deux notions, l’une de nature matérielle (l’objet qui sert de support), l’autre de nature conceptuelle (le contenu de la communication, c’est à dire l’information). Il définit le document « Comme un objet qui supporte de l’information, qui sert à la communiquer et qui est durable » (Meyriat, 1981 : 51)129. Suivant en cela Paul Otlet, il élargit au maximum la notion d’objet qui peut se développer comme document dans la mesure où il a pour fonction de supporter de l’information ou de communiquer de l’information. Le document peut avoir été créé pour donner une information mais peut aussi devenir document du fait de celui qui y cherche de l’information, lui reconnaît une signification et l’érige donc en support de message.